Qu’appelle-t-on directives anticipées ?
C’est une déclaration écrite que vous rédigez pour préciser vos souhaits liés à la fin de votre vie. Vous exprimez ainsi par avance votre volonté de poursuivre, limiter, arrêter ou refuser des traitements ou actes médicaux.
Une enquête actuelle révèle que seulement 5% des citoyens ont rédigé leurs directives anticipées, par négligence, par superstition… et qu’il est important d’en parler.
Comment rédiger ses directives anticipées ?
Ce doit être un document écrit, daté et signé avec vos noms, prénoms et votre date et lieu de naissance. Pour vous aider, deux modèles avec des champs modifiables sont proposés, selon que vous êtes, au moment de la rédaction, bien portant ou atteint d’une grave maladie sur https://www.service-public.fr/particuliers/vos- droits/R44952
Ce document, remis à une personne de confiance, aide les médecins, le moment venu, à prendre leur décision sur les soins à donner si vous ne pouvez plus vous-même exprimer vos volontés en cas de coma par exemple, de troubles cognitifs profonds, suite à un accident, du fait de l’évolution d’une maladie ou encore du fait du grand âge (exemple réanimation cardiaque et respiratoire, arrêt des traitements
qui maintiennent artificiellement en vie, sédation profonde et continue associée à un traitement de la douleur, c’est-à-dire d’un traitement qui endort et a pour objectif la perte de conscience jusqu’au décès…).
Vous pouvez également, en cas d’hospitalisation pour une maladie grave ou résidant dans un établissement pour personnes âgées, confier vos directives à l’établissement qui l’intégrera à votre dossier.
Le médecin devra-t-il respecter vos directives ?
Oui, c’est la loi. Les directives s’imposent au médecin. Toutefois, elles ne s’imposent pas en cas d’urgence vitale pendant le temps nécessaire à une évaluation complète de la situation (par exemple, patient à réanimer, suite à un accident brutal) ou lorsque les directives semblent inappropriées ou non conformes à la situation médicale. Dans ce cas, le médecin doit rendre et justifier sa décision dans le cadre d’une procédure collégiale.
Cette décision est donc prise ensuite par plusieurs médecins qui examinent le cas et rendent leur verdict qui est consigné officiellement dans le dossier médical.
La décision de refus d’application des directives anticipées et ses raisons sont alors portées à la connaissance de la personne de confiance. Les directives anticipées peuvent être, à tout moment, modifiées ou annulées.
Que se passe-t-il en cas d’absence de directives anticipées ?
Si vous êtes dans l’incapacité d’exprimer votre volonté et en l’absence de directives anticipées, l’équipe médicale devra s’enquérir de votre volonté à travers le témoignage de votre conjoint, sinon de votre famille ou des proches. L’essentiel, en cas de rédaction de ce document, est que vous informiez votre médecin et vos proches de son existence et où il est conservé.
Source : Tambour Battant n°80 – juin 2024