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J’ai des médicaments périmés, puis-je les prendre quand même ?

Votre boîte à pharmacie déborde de médicaments à la date de péremption dépassée ? Est-il toujours possible de les consommer. Autrement, quelle est la marche à suivre ?

Médicaments périmés : un principe de précaution plus qu’une réelle perte d’efficacité ?

Passée la date de péremption, le ministère de la Santé recommande de ne plus utiliser les médicaments, précisant que « les conditions de conservation n’ont été étudiées que pour une durée correspondant à cette date ». Et au-delà, « l’efficacité n’est plus garantie et certaines molécules peuvent même devenir dangereuses ». Reste que l’on peut s’interroger : le médicament devient-il vraiment inutile si sa date est dépassée ? 

Il semble que les préconisations actuelles soient davantage guidées par un principe de précaution. La date d’expiration fixée par les entreprises pharmaceutiques correspond en quelque sorte à la durée de garantie (généralement comprise entre un et trois ans) pendant laquelle le médicament reste sûr, efficace, et de qualité, à compter de sa date de fabrication.

 

A la date de péremption, on considère que le médicament a atteint sa limite de stabilité, fixée à 10 % de sa perte en principe actif.

En réalité, certains médicaments périmés pourraient encore être consommés sans risque en conservant une bonne efficacité car les principes actifs se dégradent très progressivement, expliquait le Pr Alain Astier, pharmacologue, sur Allodocteurs. « La dégradation est continue et lente. Donc, si on dépasse de quelques mois la date de péremption, même dans le cas extrême où celle-ci serait celle qui correspond à la limite de stabilité (90%), il resterait encore 88-89% ! En pratique, comme la date de péremption est souvent très inférieure à celle de stabilité, il n’y aura aucun problème ».

Autrement dit, certains médicaments seraient encore efficaces au-delà de leur date limite.

C’est ce qu’ont suggéré plusieurs études par le passé. Par exemple, une publication allemande de l’Institut de pharmacie de Würzburg, parue dans la Deutsche Apotheker Zeitung, rapportée par le média suisse RTS.ch, a montré que beaucoup de médicaments restaient encore consommables bien des années plus tard car leur principe actif restait stable.

En 2012, dans une autre étude américaine parue dans les Archives of Internal Medicine, les chercheurs de l’université de San Diego en Californie sont parvenus à une conclusion similaire encore plus étonnante: en analysant huit médicaments dont la date limite avait expiré depuis 28 à 40 ans, ils ont constaté que la majorité des principes actifs de ces médicaments supposés périmés depuis longtemps avaient une quantité en principe actif égale ou supérieure à 90%! De quoi ouvrir le débat sur la nécessité d’étendre ou non la durée maximale de conservation de certains médicaments.

Médicaments : l’importance d’une bonne conservation

Alors, comment s’y retrouver et faire le tri parmi tous ses médicaments périmés ? On retiendra que si idéalement un médicament ne doit pas être consommé après sa date de péremption par précaution, certains, comme les comprimés et gélules utilisés pour les maux du quotidien, peuvent être consommés généralement quelques mois après leur péremption affichée.

Encore faut-il que le médicament ait été conservé dans de bonnes conditions, à savoir dans leur emballage d’origine, dans une pièce fraîche, à l’abri de la chaleur, de la lumière et de l’humidité (on évite de les stocker dans sa salle de bains). Ce afin d’éviter que des bactéries et champignons qui pourraient altérer leurs propriétés thérapeutiques, précise Cyclamed.

Médicaments périmés : quels sont ceux qui ne se conservent pas, une fois la date limite dépassée ?

En revanche, les solutions liquides, en collyre, ou en sachet ne se conservent pas une fois la date de péremption dépassée, en raison d’un risque d’infection et de prolifération bactérienne. Sont concernés : les collyres pour les yeux, les antibiotiques, les sirops, les produits injectables, les crèmes, gels et pommades à application cutanée, les produits injectables, les traitements contre l’hypertension artérielle ou encore les produits de contraception, liste Cyclamed, l’association qui pilote le dispositif national de tri et de valorisation des médicaments non utilisés. Dans ce cas, il convient de les rapporter à la pharmacie et de ne surtout pas les jeter à la poubelle, dans les toilettes ou dans l’évier (car ils finissent par polluer les sols et les rivières).

Source : notretemps.com

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