En été, face aux épisodes de fortes chaleurs, la prudence est de mise si vous êtes sous traitement médicamenteux. Il est certaines bonnes habitudes à garder en tête pour éviter les mauvaises surprises, quand le mercure grimpe.
L’ANSM, l’agence nationale du médicament, fait une piqûre de rappel bienvenue. Avez-vous les bons réflexes ?
Avec l’été, souffle un appréciable vent d’insouciance et de liberté. Pas question pour autant d’en oublier les bons réflexes. Comme pour la protection solaire, il est des bons réflexes à adopter vis-à-vis des médicaments, en particulier en cas de fortes chaleurs. Les températures élevées, sur un temps plus ou moins long, mettent en effet l’organisme à rude épreuve, encore plus si on a la santé fragile, ou même si l’on suit ou démarre un traitement. On tend à l’oublier, mais en cas de chaleur, la prise de médicaments peut avoir des conséquences sur l’organisme, en exacerbant certains risques, tels que la déshydratation. Pour mieux comprendre, il convient de rappeler comment notre corps s’adapte aux fortes températures.
Comment les fortes chaleurs affectent votre organisme
Quand il est exposé à des pics de chaleur (ou périodes de chaleur prolongées), l’organisme met tout en œuvre pour tenter de se rafraîchir et maintenir son thermostat – sa température interne – à 37 degrés. Le processus de thermorégulation se met alors en marche : les vaisseaux sanguins à la surface de la peau se dilatent pour favoriser une meilleure circulation du sang et favoriser la sudation
(l’évacuation de la chaleur par les pores de la peau). La sensation de soif incite à boire plus d’eau pour tenter de restaurer l’équilibre hydrique.
Problème, chez les plus vulnérables (les nourrissons, les personnes âgées, les personnes dépendantes, les personnes ayant réalisé un effort physique intense ou encore les personnes prenant certains médicaments), ce mécanisme peut se gripper.
La perte excessive en eau et en sels minéraux, non compensée, met l’organisme en surchauffe. Incapable de se rafraîchir, sa température monte (entre 38 et 40°C), il s’épuise, s’expose à un risque de déshydratation avec des symptômes visibles comme des maux de tête, une soif intense, une sécheresse de la bouche, de la fièvre, une sensation de faiblesse, des vertiges, des nausées/vomissements, des palpitations, une chute de tension…
Si rien n’est fait pour rafraîchir l’organisme, la déshydratation peut évoluer en coup de chaleur, aux signes évocateurs: température à 40 °C, la peau rouge et sèche, chute de la tension artérielle, délire, hallucinations, convulsions, voire coma. Rappelons que le coup de chaleur est une urgence médicale qui nécessite une prise en charge urgente (en cas de symptômes ou de malaise, appeler immédiatement le 15).
Chaleur : certains médicaments perturbent l'adaptation de l'organisme
En cas de chaleur, certains médicaments peuvent justement jouer les perturbateurs et favoriser certains troubles liés à la chaleur ou voir leur efficacité contrariée, souligne l’Agence nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé dans un guide de sensibilisation.
- Certains diurétiques, laxatifs et certains antiépileptiques peuvent affecter l’hydratation et favoriser la perte en sels minéraux, augmentant le risque de déshydratation.
- Certains anti-inflammatoires, aspirines, certains antihypertenseurs et antidiabétiques peuvent perturber le fonctionnement des reins.
- Certains neuroleptiques, antimigraineux, antidouleurs puissants (opiacés) peuvent jouer sur la thermorégulation, favoriser les chutes de tension artérielle et engendrer de la somnolence, ou conduire à oublier de s’hydrater suffisamment.
- Certains médicaments peuvent aussi voir leur action perturbée par la chaleur. « La déshydratation peut modifier leur élimination du corps et la transpiration peut changer l’effet des médicaments sous forme de patchs », cite comme exemple l’agence du médicament.
L’ANSM détaille la liste des médicaments concernés sur son site.
Chaleur : 3 réflexes à adopter vis-à-vis des médicaments
Pour limiter les effets indésirables, l’ANSM rappelle la conduite à tenir à l’égard des médicaments quand il fait chaud, que l’on soit sous traitement ou non.
- Si vous démarrez un traitement ou en suivez un, demandez conseil à votre médecin, pharmacien ou autre professionnel de santé si des précautions particulières sont à prendre ou des modifications de dosage en cas de fortes chaleurs.
- Dans tous les cas, n’arrêtez jamais un traitement sans en avoir parlé avant avec votre médecin ou votre pharmacien ;
- Gare à l’automédication : celle-ci est déconseillée. Même pour si vous souffrez de maux bénins, comme des maux de tête, des symptômes de rhume, de toux, d’allergie ou de douleur.
Même en cas de maux de tête, ne prenez jamais de médicaments sans avis médical. Des médicaments courants comme le paracétamol et les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) peuvent aggraver les symptômes d’un coup de chaleur, met en garde l’ANSM.
Sources :
ansm.sante.fr
ameli.fr
notretemps.com