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Payer en plusieurs fois, ça cache quoi ?

En magasin ou sur Internet, les règlements en trois ou quatre fois séduisent de plus en plus. Avec ou sans frais, ils sont plébiscités en raison de leur facilité de mise en œuvre.
Mais sont-ils accessibles à tous ? Et à quel prix ?

Après des vacances d’été salutaires, on profite souvent de la rentrée pour renouveler sa garde-robe, acheter un nouveau smartphone ou un ordinateur, voire changer de voiture ; des tentations d’autant plus fortes qu’il est difficile de résister aux promotions alléchantes qui fleurissent en magasin ou sur Internet.

Afin d’inciter les clients à passer à la caisse, de plus en plus de commerçants ou de web marchands leur permettent de régler en plusieurs fois leurs emplettes plutôt qu’au comptant, parfois dès une somme de quelques dizaines d’euros.

Les magasins qui proposent cette formule, ils y trouvent largement leur compte. Le montant d’un panier de produits réglé en quatre fois sans frais s’avère en effet de 10 à 30 % plus élevé que celui d’une commande payée en une seule fois ! Les Français sont de plus en plus nombreux à y succomber.

Un accord à la vitesse de la lumière

L’engouement pour cette facilité de paiement tient en une raison : la simplicité avec laquelle elle est accordée.

Il suffit d’insérer sa carte bancaire dans le terminal du point de vente ou de choisir cette option lors de la transaction sur un site marchand. La réponse est instantanée. Elle intervient en moins de 200 millisecondes pour une demande en ligne. Durant ce laps de temps, la banque du client est interrogée afin de vérifier si sa carte supporte le premier des règlements en plusieurs échéances.

Cette dernière est aussi étudiée en vérifiant l’absence d’impayés et d’incidents de paiement sur d’autres comptes ouverts auprès d’organismes qui accordent cette facilité.

Le paiement fractionné séduit des profils très variés : cela va de l’étudiant modeste qui s’offre un ordinateur de grande marque à 2 500 € au cadre supérieur qui change une paire de pneus à 150 €.

À l’inverse, certaines cartes bancaires, en particulier celles réservées aux publics fragiles ou celles d’entrée de gamme des grandes banques, des néo-banques et des établissements de paiement peuvent priver leurs porteurs de cette faculté.

C’est le cas des cartes d’entrée de gamme des banques, comme les Mastercard Maestro ou les Visa Electron, réservées souvent aux adolescents, aux étudiants ou aux personnes modestes. Idem pour tes détenteurs d’une American Express. À l’inverse, les cartes bancaires « basiques» des banques en ligne ou de certains comptes sans banque peuvent avoir été paramétrées afin de devenir éligibles même si le feu vert final reste parfois aux mains du marchand et de son prestataire de paiement.

Le trois ou quatre fois n’attire pas la clientèle habituelle du crédit. Pourquoi ? Cet échelonnement de paiement oblige à honorer immédiatement une première échéance, le reste étant remboursable en trois mois maximum. Or, ceux qui sollicitent un prêt classique ne le peuvent pas forcément.

Une simplicité à double tranchant : pour les consommateurs à qui elle est consentie, la solution n’est pas toujours sans danger. Cela peut entraîner :

  • Excès,
  • Incitation à l’achat,
  • Mise en difficulté financière

Parfois gratuit, mais pas sans chausse-trappes

Dans le meilleur des cas, le paiement fractionné peut être accordé gratuitement.

Mais attention, le règlement fractionné peut aussi servir d’hameçon pour vous pousser à souscrire la carte de crédit du magasin.

Derrière les « frais négligeables »

La plupart du temps, le paiement par carte bancaire en trois ou quatre fois est payant. Toutefois, contrairement à un crédit à la consommation classique, ce montant est rarement mis en avant par l’affichage du taux annuel effectif global (TAEG, comprenant intérêts et frais), grâce auquel le consommateur peut comparer les offres de plusieurs établissements. Il est exprimé en « frais négligeables », comme la loi l’autorise.

Aussi, n’ayez recours à ces paiements en trois ou quatre fois qu’avec modération. Et surtout ne les multipliez pas quand il s’agit d’achats d’impulsion ou de nécessité, car vous pourriez rencontrer des difficultés à assumer les remboursements futurs. Et donc, vous exposer à un risque de dérapage budgétaire, voire de surendettement.

Faites vos comptes : Ce que coûte vraiment un achat en quatre fois

Si les frais appliqués à ces paiements en plusieurs fois(1) paraissent indolores à première vue, ils correspondent en réalité à un taux annuel effectif global (TAEG, comprenant intérêts et frais) souvent proche du taux d’usure. Cette solution doit être ainsi Utilisée avec prudence.

Il ne faut surtout pas qu’elle devienne une habitude d’achat, sinon vous risquez de vous retrouver dans une spirale pouvant conduire à un surendettement.

(1 )Avec un premier paiement le jour de l’achat, puis trois mensualités (à 30, 60 et 90 jours).

Exemple :

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Un smartphone :

  • Au comptant : 799 €
  • En 4x : 816,96 € (dont 17.96 € de frais)
  • SOIT : 19,24 % de TAEG
Electric bike on a rechargeable battery icon in flat style.Vector illustration.

Un vélo électrique :

  • Au comptant : 599.99 €
  • En 4x : 624,56 € (dont 14.58 € de frais)
  • SOIT : 20,95 % de TAEG
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Un aspirateur :

  • Au comptant : 199.99 €
  • En 4x : 204,39 € (dont 4.40 € de frais)
  • SOIT : 19,61 % de TAEG

Source : Que choisir n°605 – septembre 2021

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